26.02.2021

Bref, Je joue à Animal Crossing

Bref, je joue à Animal Crossing

(Chers tous,

cela fait quelques mois que je n’ai rien publié ici

Beaucoup de textes inachevés, j’espère pouvoir les publier prochainement

J’avoue avoir du mal à me débarrasser d’une fatigue quotidienne

Mais je fais de mon mieux :D

Alors c’est par ce texte un peu futile qui j’espère vous amusera

Ne serait-ce qu’un tout petit peu)

Tout à commencé au boulot.

Une de mes meilleures amies qui est aussi ma collègue s’est fait offrir une switch lite (édition Pokemon, ce détail a de l’importance pour les puristes!). Je n’imaginais pas alors que cette acquisition innocente allait me plonger 1 an plus tard dans l’addiction.

Ce n’était que les débuts des ennuis; elle découvre par hasard que deux autres de mes collègues possèdent ladite machine avec ledit jeu et jouent quotidiennement comme des forcenées.

Elles décident donc de créer un groupe. Pour en identifier les membres, nous dirons qu’il s’agit de A, B et G.

Les discussions entre elles au travail sont alors tout à fait rocambolesque, sans comprendre le contexte, je me serai dit qu’elles avaient succombé à des activités « de vieux » avec des amis imaginaire.

Personne bien sûr ne comprenait de quoi elles parlaient. Et, ils faut dire, que nous les regardions désormais un peu bizarrement.

S’ensuit donc la période de recrutement et de travail au corps dont j’ai malheureusement fait l’objet.

Harcèlement au travail direz-vous ! Tour à tour l’une venait me supplier d’acquérir ce Graal, et l’autre me susurrer à l’oreille des paroles incantatoires « Animal Crossing, Animal Crossing Animal Crossing » sous fond d’ASMR (l’oeuvre de A). La troisième manifestait plus subtilement sa joie futur de m’accueillir dans LE groupe (G).

Il faut dire que je ne suis pas très jeu vidéo, dans mon enfance j’ai toujours du partager les consoles que mon frère et moi avions durement acquis par un long travail de persuasion auprès de nos parents. Game Boy Advance et Game Cube avait été de bons compagnons mais par la suite je n’ai jamais ressenti ni le besoin ni l’envie de posséder cet objet pour moi et moi seule.

B, aussi sensible que moi me disait combien elle aimait parler à ses habitants qui avaient toujours le bon mot pour la réconforter et lui dire combien elle était géniale. Un peu étrange au premier abord mais bien venu vu le contexte actuel. Surtout qu’au boulot on rencontrait pas mal l’extrême inverse.

La vérité c’est que je commençais doucement mais sûrement à me laisser persuader de succomber à cette aventure.

Lors d’une réunion de famille en aout, je découvre la vérité cachée. Tous mes petits cousins jouent à ce jeu,et même certains de mes cousins (plus âgés que moi), mon frère est un adepte également. La discussion s’anime et je découvre une animosité collective contre un pauvre lion bleu et un clown étrange.

Fin 2020, dans la morosité ambiante et l’incertitude du lendemain je me persuadais qu’il serait temps, après avoir fait poireauter mes collègues les trois quart de l’année, de sauter le pas. De plus j’étais persuadée que l’un de mes proches conspirait à me l’offrir.

J’ai bien sûr été plus que gâtée, sans découvrir cette console.

C’est au 3ème ‘(in)confinement que ma décision fut prise, aidée par mon amoureux qui avait la fameuse offre Fnac jusqu’au lundi soir que vous connaissez vous aussi.

Et ce fut le moment…où tous mes préjugés s’envolèrent.

Moi qui DETESTAIS la pêche IRL, ces dimanches interminables passés à attendre que rien ne se passe justement, je devenais une pêcheuse professionnelle et y passais des heures;

Moi qui n’aimais que ramasser les fruits et légumes murs du potager de mon grand père, je me découvrais une addiction pour la culture de citrouille en faisant des rangées bien alignées comme lui le faisait.

Moi qui ait une sainte horreur de la spéculation sous toutes ces formes, je me mets à m’enquérir du cours des navets matin et soir.

Moi qui aie une phobie des araignées je me mets actuellement à la chasse à la tarentule, car elle manque à mon tableau de chasse des insectes.

Moi qui me moquais gentiment de la « dépendance affectives » des habitants, j’avoue trouver un certain réconfort quand Mathilda et Chavrina m’appelle « Rock Star ».

Vous l’aurez compris, je suis devenue en moins d’un mois une adepte retardataire mais fière de l’être.

J’apprécis énormément de retrouver un entre soi joyeux quand bien même le support en est virtuel. J’accueille mes amies sur mon île tout en maintenant une conversation téléphonique de groupe qui me réconforte.

Je me suis quand même demandé pourquoi ce jeu avait une telle emprise sur moi, maintenant. Et je crois avoir trouvé facilement la réponse.

Je trouve dans ce jeu un apaisement certain, qui module beaucoup mes frustrations actuelles, j’y trouve une certaine forme de liberté, un échappatoire salutaire, un monde bienveillant et solidaire- que je ne retrouve plus beaucoup ces derniers mois, une vie extérieure qui m’a été dérobée. Je mets en place des projets de construction, d’aménagement qui réveille la géographe intérieure mise au rebut, je mène à bien des projets dans le temps qui m’aident à combattre l’incertitude.

J’en conclus finalement qu’il ne faut s’abstenir d’aucune forme d’évasion possible, en tout temps et surtout maintenant. Et j'avoue aimer particulièrement aimer caliner mon enfant intérieur ;)

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